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Some Attitudes Towards Retirement among Middle-Aged Employees

Some Attitudes Towards Retirement among Middle-Aged Employees

Lawrence Crawford et Jean Matlow

Volume : 27-4 (1972)

Résumé

La perception de la retraite chez les travailleurs d’âge mûr

Une étude du Ministère des affaires familiales et sociales de l'Ontario sur le vieillissement qui, commencée en 1959, ne se terminera qu'en 1978, a pour objet de connaître les changements sociaux, psychologiques et dans l'état de santé qui se produisent en cours de vieillissement ainsi que les adaptations qui y sont inhérentes. Deux mille travailleurs ontariens de 45 ans se sont prêtés à partir de 1948 à cette enquête d'une durée de vingt ans.

Ces recherches ont montré jusqu'ici qu'une attitude positive vis-à-vis de la préretraite favorise une adaptation satisfaisante quand l'heure de la retraite en est venue. Aussi, comme les problèmes concernant l'adaptation à une vie de retraité ne se présentent pas seulement quand l'employé abandonne le travail, il faudrait commencer à s'en préoccuper beaucoup plus tôt dans la vie. Une étude du type de celle-ci permet d'analyser les changements qui se produisent dans le comportement de l'individu au cours des années qui passent.

Une étude comparative sur les attitudes de 1,214 employés à l'âge de 54 ans et 48 ans indique qu'un plus grand nombre d'entre eux aspiraient à leur retraite à l'âge de 54 ans que six ans plus tôt. Des quatre facteurs choisis pour les fins de l'étude, lieu de résidence, niveau de revenu, milieu professionnel et degré de satisfaction dans la vie, qui étaient susceptible d'influer sur leurs attitudes à l'âge de 54 ans, seul le niveau de revenu s'est avéré significatif en ce qui a trait à la retraite. Moins de travailleurs songeaient à la retraite dans les groupes de niveau de revenus faibles que dans les groupes de niveau de revenus moyens ou élevés.

À mesure que le sujet vieillit, il voit venir le moment de la retraite avec moins de réticence et il se montre favorable à laisser le marché du travail à un âge moins avancé. À l'âge de 54 ans, il estime que la retraite devrait être moins tardive qu'à l'âge de 48 ans. À l'un ou à l'autre âges, alors que, dans la grande majorité des cas, les employeurs estiment que l'âge normal de la retraite devrait être à 65 ans ou au-delà, la majorité d'entre eux optent pour un âge inférieur. À 54 ans, si l'âge jugé normal pour la retraite s'élève, la proportion de ceux qui la souhaitent s'abaisse.

Les sujets considèrent davantage agréable à l'âge de 54 ans qu'à l'âge de 48 ans de pouvoir demeurer à la maison, de n'être pas astreint au train-train journalier du travail, de ne pas frayer avec des camarades de travail et de disposer de beaucoupde loisirs. À 54 ans, un plus grand nombre de sujets avaient apparemment trouvé des moyens de meubler les heures de loisir qui remplaceraient celles qu'ils passaient au travail. Les sujets qui, à l'âge de 54 ans, trouvaient agréable plutôt que désagréable de n'avoir pas à travailler aspiraient davantage à la retraite et à des heures de loisir plus nombreuses. Cependant, il n'en reste pas moins que, même s'il existe une tendance à vouloir être moins dépendants du travail, la majorité des sujets de 54 ans estimaient ennuyeux d'avoir à demeurer à la maison, de ne plus suivre leur train-train journalier, de n'avoir plus de contacts avec des camarades d'atelier ou de bureau.

Cette dernière perspective est susceptible de donner la voie à une nouvelle forme de « gérontologie industrielle ». Il se peut que, par le passé, l'on ait tellement insisté sur la valeur du travail et des relations qu'il contribue à créer que ceci nuise à une adaptation réussie aux autres âges de la vie, ce qui hypothèque lourdement le passage du travail à la retraite. Mais, comme le signalait le docteur R.N. Butler dans un article del’American Behavioral Scientist en septembre 1970 sur le vieillissement dans la société contemporaine, « loin de libérer l'homme de ses valeurs, de ses tâches et de ses engagements, la menace de très nombreux changements sociaux et technologiques l'attache davantage à eux sous plusieurs rapports et dans plusieurs milieux ». Les dirigeants des syndicats et de l'industrie, les sociologues et les responsables de la santé publique n'ont pas tort de craindre l'impact grandissant du « choc du futur ».