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Workers' Knowledge of their Legal Rights and Resistance to Hazardous Work

Workers' Knowledge of their Legal Rights and Resistance to Hazardous Work

Vivienne Walters et Margaret Denton

Volume : 45-3 (1990)

Abstract

Cet article présente les résultats d'une étude qui a porté sur les connaissances, les perceptions et les actions des travailleurs en matière de santé et de sécurité au travail. Elle visait à découvrir s'il existait une corrélation entre leur connaissance de la loi et leurs actions face à des risques. Pour ce faire, 492 travailleurs ont été interviewés. Ceux-ci provenaient de huit établissements du sud de l'Ontario qui incluaient des petites et grandes entreprises, du secteur privé et du secteur public, certaines syndiquées et d'autres non.

Les variables retenues, pour établir des relations avec la connaissance de la loi, ont été regroupées en quatre catégories: caractéristiques de l'entreprise (importance, syndicalisation et secteur d'activité); connaissance et appréciation des problèmes touchant la santé et la sécurité au travail (perception des dangers, temps perdu à la suite d'accidents ou de maladies reliés au travail, comportement des contremaîtres sur les questions d'hygiène et de sécurité, harcèlement des salariés contestataires, connaissances de leurs représentants en matière d'hygiène et de sécurité); sentiment de maîtrise personnelle (dans l'exécution de leur tâche et dans le souci de leur santé et de leur sécurité); enfin, variables démographiques (âge, scolarité, sexe, langue).

Les résultats indiquent que les travailleurs, dont la situation est meilleure dans l'entreprise et sur le marché du travail (syndiqués, de sexe masculin et possédant un degré de scolarisation plus élevé), étaient plus susceptibles de mieux connaître la loi. Il en était de même pour ceux qui ont indiqué avoir le sentiment de maîtriser leur travail, leur santé et leur sécurité. Les travailleurs considérant leur tâche dangereuse, conscients de la valeur de la contestation et connaissant leurs représentants en matière d'hygiène professionnelle et de sécurité, étaient aussi généralement mieux informés de leurs droits.

Parce que trop peu de travailleurs avaient recours aux «mécanismes internes de responsabilisation» que prévoient la loi, l'action des travailleurs a été mesurée en utilisant le recours au refus de travailler. La vaste majorité de ceux-ci consistaient en négociations informelles avec les contremaîtres plutôt qu'en refus formels comme le prévoit la loi. La volonté de refuser les tâches dangereuses était plus fréquente chez ceux et celles qui étaient quelque peu au courant de la loi et qui étaient conscients de la nécessité d'avoir de meilleures mesures d'hygiène professionnelle et de sécurité pour surmonter les dangers dans leur milieu de travail. Les travailleurs de l'industrie recouraient d'avantage au refus de travailleur que les employés d'hôpitaux. Les salariés les plus âgés ainsi que les femmes étaient davantage enclins à refuser de travailler.

On n'a trouvé aucun lien direct entre l'action des travailleurs et la syndicalisation, la connaissance de son représentant en santé et sécurité ainsi que le sentiment de maîtrise personnelle de la tâche. Cependant, ces facteurs ont pu avoir des effets indirects par leur relation avec la connaissance de la loi.

Politiquement, ces données signifient que les travailleurs ont besoin plus que de l'information sur les risques en milieu de travail, il faut s'efforcer de les informer de leurs droits, principalement les femmes, les non-syndiqués et ceux dont la scolarisation est moindre. De plus, il importe de mieux évaluer ce qui, outre le manque de connaissance de la loi, empêche les travailleurs de recourir aux mécanismes existants pour atténuer les dangers découlant du travail.