Cet article met en lumière les enjeux brûlants liés à la plateformisation du travail en Chine. Il se concentre sur la réaction des syndicats chinois face à la montée en puissance des travailleurs des plateformes, en mettant en avant les livreurs de repas, acteurs centraux de cette révolution du travail. Initialement délaissés par les syndicats, ces travailleurs ont pris leur destin en main en se mobilisant indépendamment.

La Fédération nationale des syndicats de Chine (FNSC), seule organisation syndicale légale du pays, se retrouve confrontée à un dilemme : comment concilier la plateformisation croissante du travail avec son rôle traditionnel de protecteur des droits des travailleurs ? Les négociations complexes et les transformations organisationnelles opérées par la FNSC sous la pression des autorités politiques témoignent de ces défis inédits.

Face à ces défis, les syndicats chinois ont cherché à syndiquer les livreurs en développant de nouveaux modes d'organisation et en offrant des services adaptés à leurs besoins.

Cependant, le véritable tournant survient récemment avec l'engagement de la FNSC dans des négociations de conventions collectives inédites, perturbant ainsi la dynamique traditionnelle du syndicalisme en Chine.

L'évolution surprenante des syndicats chinois, passant de prestataires de services à des acteurs de la négociation grâce à des innovations organisationnelles audacieuses, est remarquable. En juillet 2023, une étape historique est franchie avec la signature de la première convention collective chinoise pour les travailleurs des plateformes de livraison de repas, marquant ainsi un changement significatif dans le rôle des syndicats.

Cet article offre donc un regard percutant sur cette transformation majeure du syndicalisme en Chine, soulevant des questions cruciales sur le futur de la représentation des travailleurs dans l'ère de la plateformisation.