L’article « Les emplois du care : reflet d’une gestion des ressources humaines exclusive » rédigé par Yves Hallée et Miguel Delattre examine les métiers du care à prédominances féminines qui subissent des injustices liées à leur distribution, reconnaissance et représentation. En s’appuyant sur la théorie de critique de la justice sociale de Fraser, les auteurs analysent les pratiques de GRH dans les emplois du care, majoritairement occupés par des femmes.

La distribution des ressources financières et la reconnaissance du travail
Bien que des idéaux de justice sociale existent, la réalité des conditions de travail des titulaires d’emplois du care révèle des écarts frappants. La distribution des ressources financières et la reconnaissance du travail accompli dans ces secteurs sont souvent minimisées, malgré les compétences spécifiques et le savoir-faire invisibles des personnes exerçant ces métiers. 

La sous-évaluation du travail et l’injustice dans la distribution
Le travail des personnes soignantes, qu’il soit de nature relationnelle, psychologique ou même administrative, est fréquemment sous-évalué, notamment en raison des méthodes d’évaluation de la performance qui se concentrent sur des critères quantitatifs. Ce manque de valorisation entrave la juste rétribution des efforts fournis, aggravant ainsi les inégalités salariales et la sous-estimation des compétences liées au care. Pourtant, ces métiers requièrent une expertise spécialisée et une attention constante envers les bénéficiaires, des éléments souvent ignorés par les pratiques managériales.

La représentation des travailleurs : un enjeu crucial
Parallèlement, la représentation des travailleurs dans les processus décisionnels reste largement insuffisante. Dans des systèmes comme le Lean management, par exemple, les employés du care sont privés de leur pouvoir d’agir, leurs points de vue étant négligés dans les stratégies de gestion, ce qui crée des tensions entre la logique de réduction des coûts et la réalité des soins humains, qui ne peut être mesurée uniquement par des critères de performance.

Repenser les pratiques de gestion pour une véritable justice sociale
Cette étude met en lumière l’urgence de redéfinir les rapports sociaux dans les métiers du care, en intégrant une approche plus juste et inclusive. Il est crucial que la reconnaissance du travail soit accompagnée de conditions salariales et professionnelles équitables. Un dialogue renforcé entre syndicats, employeurs et salariés pourrait permettre de réévaluer la valeur de ces métiers et d’assurer une véritable égalité de participation dans les processus décisionnels. Pour en savoir plus sur ces inégalités ainsi que les pistes concrètes pour un changement durable, lisez l’article complet.