L’article « Le syndicalisme axé sur le recrutement des adhérents est-il efficace? Une réponse camerounaise » analyse l’efficacité de l’organizing model utilisé par les syndicats pour recruter de nouveaux membres et renforcer l’engagement des travailleurs. En étudiant les résultats entre 2019 et 2021, les auteurs mettent en lumière l’inefficacité du modèle dans le recrutement, tout en soulignant ses objectifs sous-jacents liés à l’engagement militant. 

L’inefficacité de l’organizing model sur les taux d’adhésion
Les syndicats, dans leur quête pour revitaliser leur base et accroître l’adhésion, utilisent depuis quelques années l’organizing model comme méthode de recrutement. Cependant, une récente étude remet en question son efficacité. D’après les résultats obtenus par la méthode du maximum de vraisemblance appliquée au modèle probit ordonné généralisé (POG), l’impact direct de ce modèle sur les taux d’adhésion est nettement absent, quel que soit l’indicateur de mesure utilisé. En d’autres termes, les efforts pour augmenter le nombre d’adhérents semblent avoir échoué, du moins entre 2019 et 2021.

Les objectifs cachés de l’organizing model : créer des militants engagés
Bien que l’absence de résultats significatifs puisse pointer l’inefficacité des méthodes d’organisation et de recrutement des responsables syndicaux durant cette période, elle soulève aussi une réflexion plus profonde sur les objectifs réels de ce modèle. Certains syndicalistes soutiennent que l’objectif principal de l’organizing model n’est pas d’attirer de nouveaux membres, mais de renforcer l’engagement et la participation des militants déjà existants. De cette manière, le recrutement devient un objectif secondaire, survenant uniquement dans des entreprises déjà syndiquées où l’implication des travailleurs et la mobilisation sont déjà fortes.

La capacité de recrutement : Un facteur négatif
Une autre observation clé est le rôle de la capacité de recrutement dans l’échec apparent de cette méthode. Le modèle montre en effet que cette capacité, bien que déterminante, exerce une influence négative sur les résultats attendus. Cela soulève la question : cette baisse d’efficacité est-elle due à l’utilisation de techniques de recrutement inadaptées, à une perception négative des syndicats ou à des facteurs externes comme les effets de la COVID-19 sur l’emploi ?

Implications et débats sur les pratiques syndicales
Pour les responsables syndicaux et les chercheurs en relations industrielles, cette étude apporte une dimension nouvelle à la compréhension de l’organizing model et à la nécessité de réévaluer les méthodes d’engagement syndical en période de crise. Les résultats ouvrent également un débat sur les structures et pratiques syndicales, en particulier dans le contexte actuel du monde du travail. Pour découvrir en détail les résultats et les implications de cette recherche, lisez l’article complet.