Job Security in Canada
Noah M. Meltz
Volume : 44-1 (1989)
Résumé
Dans sa définition la plus englobante, la sécurité d'emploi signifie le maintien des individus dans leur emploi sans perte d'ancienneté, de rémunération, de droits relatifs à la retraite, etc. De nos jours, moins de 20% des salaries faisant partie des grandes unités de négociation au Canada jouissent d'une forme de sécurité d'emploi qui s'approche de cette définition. On qualifie de quasi-sécurité d'emploi une catégorie connexe caractérisée par la présence, dans les conventions collectives, de clauses excluant le recours à la sous-traitance, l'application du critère d'ancienneté en cas de licenciement, etc. Environ le tiers des salaries couverts par les grandes conventions collectives bénéficient de clauses restreignant le recours à la sous-traitance, la plupart sont régis par des clauses où l'ancienneté joue sous une forme ou une autre en cas de licenciement, et la moitie, par des clauses de préavis de licenciement.
Des clauses de non licenciement se retrouvent également dans les conventions collectives des employés de certaines grandes entreprises. Ces clauses pourraient s'accroitre quelque peu, mais il semble peu probable qu'elles deviennent une constituante d'importance majeure des relations industrielles au Canada. Alors que Rosow et Zager ont développé un plaidoyer convaincant en faveur de la sécurité d'emploi, la vague de licenciements que le pays a connue lors de la récession du début des années '80 reflète un certain malaise. Cela laisse donc supposer qu'on devra assister à de profonds changements d'attitude de la part des dirigeants envers leurs employés. De plus, l'échelle des opérations des organisations canadiennes devra permettre que les clauses de sécurité d'emploi prennent davantage d'importance. On peut cependant s'attendre à une certaine continuité dans le développement progressif de la sécurité d'emploi, et plus particulièrement de la quasi-sécurité d'emploi. Si on ne parvient pas ainsi à obtenir tous les avantages qui y sont reliés, il semble toutefois qu'on se dirige présentement dans la bonne direction.