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    La revue RI/IR vous invite à envoyer vos manuscrits pouvant figurer dans le prochain numéro thématique « Regards croisés des deux côtés de l’Atlantique sur le management de l’inclusion ». Date limite d’envoi des soumissions : 15 décembre 2024 

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Du flexible au liquide : le travail dans l’économie de plateforme

Du flexible au liquide : le travail dans l’économie de plateforme

Christophe Degryse

Volume : 75-4 (2020)

Résumé

Le modèle social historique que connaissent la plupart des pays industrialisés s’est bâti sur des fondations solides qui, à l’instar du théâtre classique, repose sur ces trois unités : unité de lieu de travail (l’atelier, la fabrique, l’usine, le bureau), unité de temps de travail (les horaires de travail hebdomadaires, les périodes de repos) et unité d’action (l’organisation collective du travail). Or, après avoir connu, vers la fin du 20e siècle, des « fissurations » dans l’unité de lieu avec le développement de la sous-traitance, des chaînes de valeur mondiales et la coordination d’entreprises subordonnées, l’économie de plateforme et les nouvelles formes d’externalisation du travail qu’elle permet contribuent, aujourd’hui, à éroder l’ensemble de ces fondements, à tout le moins dans certains segments de l’économie, ce qui a pour effet de «liquéfier» le travail et de fragiliser ce modèle social historique.

Le travail dans l’économie de plateforme échappe aux régulations de lieux, de temps et de l’organisation collective. Autrement dit, pour les travailleurs de plateforme, il n’y a pas de locaux d’entreprise, pas de collègues, pas d’horaires, pas de représentants du personnel, pas non plus de règlements en matière de santé et de sécurité, pas de prévention des accidents du travail, pas de congés payés, pas de négociation collective, pas d’assurance-maladie… Cette nouvelle forme de fragilisation et de précarisation des travailleurs donne lieu, depuis quelques années, à l’expérimentation de pratiques innovantes, parmi lesquelles la création de collectifs autonomes, l’organisation d’actions collectives, la construction de cahiers de revendications, mais aussi le répertoire d’action plus traditionnel du mouvement syndical : sensibilisation, organisation, négociation.

Certes, ces stratégies sont confrontées à des obstacles inédits tels que la difficulté à identifier le responsable de la relation de travail, l’absence de lieu de dialogue social, la confusion concernant le statut du travailleur, la difficulté à organiser ces îlots de travailleurs éparpillés en l’absence de lieux d’échange entre eux. Malgré leurs limitations, ces expérimentations sociales peuvent être vues comme l’embryon d’un modèle social adapté à l’économie de plateforme et, plus largement, à la généralisation du numérique dans l’économie.

Mots-clés : ère numérique, économie de plateforme, modèle social, plateformes de travail en ligne, syndicats.