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Cycles de risque, capitalisme et avenir du travail

Cycles de risque, capitalisme et avenir du travail

David Peetz

Volume : 78-4 (2023)

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Résumé

Dans un monde où la sécurité de l'emploi devient de plus en plus insaisissable, comprendre les forces qui façonnent l'emploi est crucial. David Peetz, dans son article "Les cycles de risque, le capitalisme et l'avenir du travail", explore comment les cycles de risque influencent les tendances du marché du travail. En examinant ces cycles à travers le prisme de la théorie des processus de travail, Peetz met en lumière la lutte perpétuelle entre le contrôle managérial et la résistance des travailleurs, offrant une vue d'ensemble des dynamiques en jeu.

Le concept des cycles de risque

Au cœur de l'analyse de Peetz se trouve le concept de « cycle de risque ». Ce cycle commence lorsque les employeurs cherchent à réduire les coûts en transférant les risques du capital vers le travail via divers modes de flexibilité, tels que l'emploi occasionnel, le travail à contrat ou le travail à la tâche. Initialement, ces modes aident à maximiser les profits. Cependant, à mesure que leur utilisation s'étend, ils rencontrent la résistance des travailleurs, ce qui complique le contrôle et nécessite de nouvelles stratégies​.

Les fondements théoriques

L'analyse de Peetz repose sur la théorie des processus de travail, qui met l'accent sur le contrôle, la résistance et le consentement des travailleurs. Cette théorie, développée à partir du milieu des années 1970, explique comment la direction cherche à extraire un surplus des travailleurs en contrôlant les processus de travail. Elle montre la relation dialectique entre le contrôle managérial et la résistance des travailleurs, expliquant pourquoi aucun mode de flexibilité ne peut dominer indéfiniment le marché du travail.​

Anecdote curieuse : La montée et la résistance du travail à la tâche

Un exemple intriguant de cette dynamique se trouve dans l'économie des plateformes. Des applications comme Uber classent les travailleurs comme des contractuels indépendants, réduisant ainsi les coûts et les responsabilités. Ce modèle, bien que rentable au départ, fait face à une résistance significative. Par exemple, des chauffeurs Uber se sont organisés pour manipuler les prix de pointe en se déconnectant simultanément de l'application, illustrant des formes modernes de résistance similaires aux mouvements ouvriers historiques.

Peetz souligne que bien que la technologie des applications puisse déplacer les frontières du contrôle, il est peu probable qu'elle remplace complètement les relations d'emploi traditionnelles en raison de ces défis inhérents. La résistance des travailleurs et des organismes de réglementation met en évidence la tension persistante entre flexibilité et contrôle​.

Les modèles d'emploi précaire

Peetz examine les tendances internationales en matière d'emploi temporaire et occasionnel, révélant que la prévalence de ces emplois suit des cycles plutôt qu'une simple trajectoire ascendante. Par exemple, dans de nombreux pays de l'OCDE, le taux d'emploi temporaire a atteint un pic vers 2011 et a depuis fluctué en raison de divers facteurs économiques et réglementaires. En Australie, la montée de l'emploi occasionnel dans les années 1980 et 1990 s'est stabilisée au début des années 2000, illustrant comment différents secteurs adoptent la flexibilité en fonction de leurs besoins spécifiques​.

​L'équilibre des pouvoirs

Le travail de Peetz souligne l'importance de reconnaître les interrelations entre les stratégies managériales et les réponses des travailleurs. La lutte continue pour le contrôle et la résistance façonne les marchés du travail et continuera d'influencer l'avenir du travail. Comme le souligne Peetz, « Les développements technologiques créent de nouvelles opportunités pour le commencement de nouveaux cycles de risque, mais l'impact final sur le travail dépendra de ce qui se passe pendant le cycle de risque, y compris la résistance des employés et la réponse de l'État ».

Implications pratiques

Pour les étudiants et les jeunes professionnels, comprendre ces dynamiques est essentiel. Le concept de cycles de risque explique pourquoi les tendances du marché du travail ne sont pas linéaires et pourquoi différents modes de flexibilité émergent et disparaissent. Cette connaissance est cruciale pour naviguer dans les futurs paysages de l'emploi et plaider en faveur de pratiques de travail équitables.

En conclusion, l'analyse de Peetz fournit un cadre précieux pour comprendre les complexités de l'emploi moderne. En examinant l'interaction entre risque, contrôle et résistance, il offre des perspectives sur les défis et les opportunités qui définissent l'avenir du travail. Cette perspective est cruciale pour façonner des politiques qui assurent des conditions de travail équitables et justes dans un marché du travail en constante évolution.

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