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Centralized Collective Bargaining : U.S.-Canada Experience

Centralized Collective Bargaining : U.S.-Canada Experience

Bryan M. Downie

Volume : 26-1 (1971)

Résumé

Les négociations collectives canado-américaines

Le but de cet article est d'examiner la négociation bi-nationale impliquant une délégation de prise de décision vers les États-Unis, soit en suivant les normes américaines, soit en déléguant effectivement la prise de décision à des cadres américains. C'est au moyen d'études de cas que nous avons précédemment complétées que nous tenterons de découvrir les sources, les tactiques, les stratégies et les implications des conventions bi-nationales.

RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS DEJA PRESENTEES

L'allure générale des influences

Il semble qu'on ne puisse faire aucune généralisation quant à la nature des influences sur les négociations bi-nationales. Bien au contraire, on s'aperçoit qu'en pratique il en existe plusieurs sortes. Nous pouvons cependant dire que les relations canada-américaines en négociation collective semblent fortes dans les industries du papier et de l'automobile (après 1956), relativement fortes dans les industries de l'acier et du fer et extrêmement faibles dans l'industrie des viandes.

Le rôle des différentes parties à la négociation

Il semble que les employeurs aient contribué autant que les syndicats à implanter l'usage des « patterns » en négociation collective. L'exemple bien connu des industries du papier et de l'automobile illustrent clairement ce point de vue. L'échange d'information et l'acceptation de politiques bi-nationales de relations industrielles surtout par les grandes compagnies organisées par des syndicats internationaux sont une cause certaine de cette acceptation par plusieurs de « patterns » bi-nationaux en négociation collective.

Les syndicats internationaux de leur côté, diffèrent quelque peu principalement par la façon dont leurs demandes sont formulées et par les pratiques utilisées en négociation collective : soit que les demandes sont formulées à l'intérieur de chacun des syndicats à l'occasion de conférences individuelles tenues au Canada, soit que des négociateurs américains participent aux négociations canadiennes surtout dans le cas de firmes exportant substantiellement aux États-Unis, soit que les syndicats canadiens préfèrent négocier avec la direction américaine lorsque les politiques de relations industrielles sont définies aux États-Unis. Une autre caractéristique de la politique syndicale vis-à-vis les « patterns » bi-nationaux serait une certaine flexibilitéet capacité de compromis vis-à-vis les standards américains pré-établis. Souvent les officiers syndicaux ont ici une influence modératrice.

Finalement on peut noter l'influence gouvernementale sur les « patterns » internationaux de deux façons différentes : soit par le contrôle des salaires pendant la dernière guerre, soit par la conciliation obligatoire, surtout dans les industries de l'acier, de l'automobile et des viandes (jusqu'à 1956). Ces deux éléments de politique du travail ont rendu plus difficile la coordination parfaite avec les négociations américaines.

LE CONTENU ET LA NATURE DES NÉGOCIATIONS

Une des conséquences de la négociation bi-nationale semble être l'inscription aux négociations de plusieurs points qui seraient autrement sous-estimés ou complètement ignorés (v.g. certains avantages sociaux). Ces nouveaux sujets de négociation et le simple fait qu'on traite en des termes bi-nationaux ont grandement affecté la coordination (timing) des négociations et les dates d'expiration des conventions. La participation de négociateurs américains des deux côtés de la table de négociation ajoutent une caractéristique à ce genre de négociation.

Quant à la longueur des négociations et aux activités de grève, il semble que l'on puisse noter deux caractéristiques : de longues négociations en l'absence de « pattern » américain à suivre et un plus grand nombre de grèves sur des points qui ne sont pas sujets aux « patterns ».

UNE ÉVALUATION

Il semble que l'explication fournie par Ross sur les raisons d'être des relations bi-nationales en négociation collective ne soit pas complète. C'est donc dire qu'il y a plus que la communauté de propriété, que l'existence d'une politique syndicale centralisée et que la rivalité syndicale dans l'explication d'un tel phénomène. La variation des prix sur le marché du produit, le choix pour le syndicat de négocier avec la compagnie la plus importante pour établir le « pattern », l'importance des facteurs historiques et des facteurs de personnalité et le genre de membership syndical semblent être des facteurs importants à considérer dans l'explication des relations bi-nationales.

Cependant l'on doit noter les dangers possibles des stratégies et des pressions bi-nationales : la menace à la souveraineté canadienne, et l'éventualité d'une grève nord-américaine dans une industrie donnée constituent de sérieux problèmes sur le plan théorique, mais leur probabilité de concrétisation demeure très mince. Notons en plus que l'existence d'une politique de salaires dans un pays ou dans l'autre peut être sérieusement mise en danger par de telles conventions bi-nationales.

Dans l'ensemble, les conventions résultant de la négociation bi-nationale semblent être un facteur important de stabilité et de plus grande paix industrielle dans une industrie donnée. On peut prévoir la croissance d'un tel genre de négociation au Canada. Cependant, une foule de questions restent encore sans réponse.