Has There Been a She-covery? The Financial Crisis of 2008 and Its Impact on the Ontario Labour Market
Wayne Lewchuk
Volume : 68-1 (2013)
Résumé
Peut-on parler de reprise au féminin ? La crise financière de 2008 et son impact sur le marché du travail ontarien
Le bouleversement observé sur le marché du travail associé à la crise financière qui débuta fin 2008 offre une occasion de tester l’effet de la féminisation des marchés du travail sur le fonctionnement des marchés du travail contemporains en période de crise (Armstrong, 1996; Vosko, 2000; Korkki, 2011). Ce texte se concentre sur deux questions interreliées. La première est de savoir si les hommes et les femmes ont connu des expériences différentes à mesure que la situation sur les marchés du travail commencait à se redresser en 2010/2011. La seconde est de savoir si la forme traditionnelle de la relation d’emploi, laquelle implique que les travailleurs avec plus d’ancienneté se voient offrir une certaine sécurité d’emploi en échange de leur loyauté envers l’entreprise, s’est effritée.
Ces questions sont examinées en comparant les situations sur le marché du travail de 791 personnes, employées dans une aire géographique dont le centre est Toronto et ceinturée par Hamilton à l’ouest et Oshawa à l’est, avant et après la crise financière. Les observations portent sur les changements en matière d’emploi rémunéré, le degré de sécurité d’emploi, la forme et les caractéristiques de la relation d’emploi. Les participants ont eu à compléter un questionnaire détaillé décrivant leur emploi en juin 2005 et de nouveau en novembre 2010. L’étude cherche à évaluer la justesse de rapports suggérant que la qualité de l’emploi était revenu à des niveaux précrise financière au printemps 2011 (Tal, 2011; Cross, 2011).
Les résultats suggèrent la présence d’une dimension touchant à l’inégalité entre les hommes et les femmes à la reprise des marchés du travail après la crise financière. Toutefois, la nature de cet aspect n’est pas aussi simple que si les femmes se retrouvaient dans les emplois avec plus de sécurité et mieux payés ou que les hommes se voyaient contraints d’accepter des emplois avec moins de sécurité. Pour l’ensemble de l’échantillon, les hommes étaient marginalement plus susceptibles que les femmes de se retrouver dans un emploi rémunéré. Les hommes jeunes affichaient les meilleures chances de trouver un emploi comportant plus de sécurité. De leur côté, les hommes d’âge moyen étaient les plus susceptibles de demeurer dans un emploi rémunéré mais au prix d’une moins grande sécurité d’emploi et de caractéristiques d’emploi s’éloignant de la relation d’emploi traditionnelle.
Mots-clés : marchés du travail, emploi précaire, crise financière, relation d’emploi traditionnelle, soutien de famille masculin